Pilar Martinez-Vasseur - Le Madrid de Jorge Semprun : l'écriture d'une vie
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Informations sur ce média
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4Date de création :
mars 10, 2016Lien vers la chaîne du média :
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De toutes les villes qu'Italo Calvino décrit dans Les villes invisibles, un livre dans lequel Marco Polo raconte au Grand Khan les endroits qu’il a connus pendant ses voyages, Madrid fait penser à Despina. Selon l’écrivain italien, on arrive à Despina de deux façons : en bateau ou à dos de chameau. La ville se présente différemment à celui qui arrive par la terre et à celui qui arrive par la mer. Chaque ville reçoit sa forme du désert auquel elle s’oppose, ajoute Italo Calvino. D’une certaine manière, Madrid, comme Despina, offre ce jeu d’identité sans identité dans lequel Jorge Semprun s’engouffre pour retrouver la sienne entre 1939 et 1991, un Madrid multiforme, issu de la prime jeunesse, avant l’exil à 13 ans, mais plusieurs fois redécouvert. Un Madrid dans lequel Jorge Semprun retrouve son enfance, donc le passé à travers l’histoire, la littérature (Adieu vive clarté…, 1998, Quel beau dimanche, 1980, L’écriture ou la vie, 1994) et le cinéma (La guerre est finie, Alain Resnais, 1966, Les routes du Sud, Joseph Losey, 1978, etc.) mais aussi le présent. Retrouver Madrid à différentes périodes de sa vie, ce fut pour Semprun essayer de répondre à la question pour lui récurrente de savoir comment raconter le présent. Faut-il écrire ou vivre ? Que faire avec la réalité de cette ville ? Ville de la clandestinité, de l’explosion immobilière, de l’avènement de la démocratie après 40 ans de franquisme mais aussi ville de sa prise de fonction en tant que ministre de la Culture du gouvernement socialiste de Felipe González (1988-1991). Dans ce Madrid de la mémoire inépuisable, Jorge Semprun repasse une troisième fois l’examen de sa vie après l’enfance, l’exil et ses responsabilités politiques. Lentement la topographie de la mémoire se remet en place dans la réalité de ce Madrid revisité. Jorge Semprun est revenu à Madrid pour y revivre (1988). Cette fois-ci il n’est plus question d’exil ni de clandestinité. Etre de fiction – une fiction personnelle propre – qui est en train d’accéder à la réalité, il se retrouve face à face avec cette mémoire de la ville qui le fonde et le brise. C’est ce Madrid, ville aux souvenirs et aux identités multiples, que cette communication veut renseigner en arpentant ces lieux qui parlent, ces traces qui ressurgissent de l’ombre, ces indices issus d’une partie de l’œuvre de Jorge Semprun qui permettent de réfléchir sur des décrochages interdisciplinaires (histoire, littérature et cinéma) et temporels (1939-1991). Il s’agit d’entreprendre par ce travail un voyage au cœur d’une ville qui est aussi un homme, qui la porte en lui, qui la fuit et qui la regarde.
Présentation de l'intervenant
Pilar Martínez-Vasseur est Professeur en Histoire et Civilisation de l'Espagne Contemporaine au département d’Etudes Hispaniques de l’Université de Nantes.
Présentation du colloque "Mythologies urbaines et migrations"
La ville génère un ensemble de mythes artistiques et littéraires issus de son histoire et de son quotidien, de légendes et de récits oraux mêlant réalité et fiction. Création propre à l’homme, la ville se présente comme une construction réelle et imaginaire, à travers laquelle une communauté recherche sa cohésion et ses possibilités créatrices (correspondances, récits de vie, poésie, théâtre, cinéma…). Organisé par le Centre de Recherche sur les Identités Nationales et l’Interculturalité (CRINI), le colloque sur "Mythologies urbaines et migrations" s’inscrit dans le cadre d’une réflexion sur les migrations portant à la fois sur l’interculturalité - en s’attachant à la rencontre et à la reconnaissance de cultures plurielles-, et sur la transculturalité - en privilégiant l’échange et la création entre ces cultures-, dans une dynamique créatrice cherchant à dépasser les barrières culturelles, tout en questionnant l’histoire des représentations urbaines.
Ce colloque s'inscrit dans la continuité de journées d’étude préparatoires dans le cadre des partenariats locaux et internationaux du CRINI :
- Journée d'Etude "La Ville : pouvoirs, marges, exils"
- Journée d'Etude "Entre histoire et littérature, migrations et mythes urbains" à l'Université de Puebla, Mexique
- Séminaire "Les Villes littéraires : Alberto Ruy Sánchez et Mogador, l’inaccessible"
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