Fiorangelo Buonnanno - Le mythe de la ville des migrants dans la littérature italienne de la migration
Key | Action |
---|---|
K or space | Play / Pause |
M | Mute / Unmute |
C | Select next subtitles |
A | Select next audio track |
V | Show slide in full page or toggle automatic source change |
left arrow | Seek 5s backward |
right arrow | Seek 5s forward |
shift + left arrow or J | Seek 10s backward |
shift + right arrow or L | Seek 10s forward |
control + left arrow | Seek 60s backward |
control + right arrow | Seek 60s forward |
shift + down arrow | Decrease volume |
shift + up arrow | Increase volume |
shift + comma | Decrease playback rate |
shift + dot or shift + semicolon | Increase playback rate |
end | Seek to end |
beginning | Seek to beginning |
Informations sur ce média
Nombre de vues :
3Date de création :
mars 10, 2016Lien vers la chaîne du média :
Autres videosDescription
Dans le cadre de cette intervention, Fiorangelo Buonanno analyse les mécanismes utilisés dans le roman La mia casa è dove sono d’Igiaba Scego et dans Pantanella de Moshen Melliti pour mythifier la ville de Rome. Cette mythisation, conséquence de la comparaison entre la ville d'origine des migrants et celle d'arrivée, est fondée sur trois pôles d'attraction : la mythisation de la communauté d'origine, considérée comme un paradis perdu ; la mythisation en termes dystopiques de la riche, mais froide ville d'arrivée ; la recherche d'une communauté alternative, où les différences linguistiques constitueraient la base d'une nouvelle humanité, fondée sur des valeurs plus authentiques, et décrite comme un univers fait d’individus hybrides. Dans ce type de construction mythique, que l'on peut définir comme "ville de migrants", les caractéristiques hétérotopiques de certains milieux urbains spécifiques sont chargées d'un caractère idéologique qui en rend paradigmatique l'existence. Ces hétérotopies, chargées de valeur éthique, sont représentées comme de véritables "utopies migrantes", et elles sont normalement décrites selon le renversement du topos du mythe de Babel, avec des connotations résolument politiques : l'histoire des personnes modestes prend les caractères d'une narration cachée qui doit être récupérée, fragment par fragment, à travers les récits oraux des héros. C’est pour cette raison que les auteurs ont fréquemment recours à des techniques visant à imiter la narration orale et qui seront analysées à travers les règles de la littérature orale décrite dans l’ouvrage de W. Ong. Nous nous proposons d’analyser "le mythe de la ville des migrants" des travaux de Northrop Frye, selon lequel le mythe ne serait rien de plus qu'un "récit à caractère idéologique", et de Raoul Girardet, qui met l'accent sur le lien entre l’imaginaire politique et certains mythes qui opèrent de façon latente dans les idéologies. Mais nous utiliserons surtout la définition de mythe de Roland Barthes qui, afin de démystifier des mythes sociaux déterminés, leur appliquait une stricte analyse sémiotique, parvenant à la conclusion que le mythe peut être considéré comme un véritable système de communication. La portée sotériologique du mythe de la "ville de migrants" sera alors évidente, avec toutes ses contradictions ; la société proposée comme un modèle de salut et de renouvellement culturel reflète pleinement l’auto-concept de ceux qui la proposent, et la ville multiculturelle n'est qu’une projection urbanistique d'eux-mêmes, de leur façon d'être. La conséquence la plus paradoxale est que les écrivains migrants qui proposent ce mythe idéalisent leur propre origine exotique comme un facteur de renouvellement, en réalisant une action idéologique à l’évidente saveur narcissique.
Présentation de l'intervenant
Fiorangelo Buonanno, né à Benevento, en Italie, en 1982, est diplômé de l’Université de Naples Federico II en Lettres Classiques. Il est doctorant à l’Université de Nantes, avec une thèse portant sur la littérature italienne de la migration, intitulée "Mythologie migrante : le milieu urbain dans la littérature italienne de la migration", et coordonnée par Walter Zidaric, Professeur en Littérature et Civilisation italiennes, directeur du Département d'italien à l'Université de Nantes et membre du laboratoire L’Amo.
Présentation du colloque "Mythologies urbaines et migrations"
La ville génère un ensemble de mythes artistiques et littéraires issus de son histoire et de son quotidien, de légendes et de récits oraux mêlant réalité et fiction. Création propre à l’homme, la ville se présente comme une construction réelle et imaginaire, à travers laquelle une communauté recherche sa cohésion et ses possibilités créatrices (correspondances, récits de vie, poésie, théâtre, cinéma…). Organisé par le Centre de Recherche sur les Identités Nationales et l’Interculturalité (CRINI), le colloque sur "Mythologies urbaines et migrations" s’inscrit dans le cadre d’une réflexion sur les migrations portant à la fois sur l’interculturalité - en s’attachant à la rencontre et à la reconnaissance de cultures plurielles-, et sur la transculturalité - en privilégiant l’échange et la création entre ces cultures-, dans une dynamique créatrice cherchant à dépasser les barrières culturelles, tout en questionnant l’histoire des représentations urbaines.
Ce colloque s'inscrit dans la continuité de journées d’étude préparatoires dans le cadre des partenariats locaux et internationaux du CRINI :
Autres médias dans la chaîne "Autres videos"
- 53 vues, 2 ce moisConsultation et laboratoire de génétique20 juillet 2023
- 5 vues, 1 ce moisProjet Estuaire (laboratoires IREENA, LTeN)24 janvier 2023
- 30 vues, 2 ce moisInstitut des substances et organismes de la mer - ISOMER12 juillet 2022
- 262 vues, 1 ce mois3 questions à... Catherine de Charette, directrice de la Fondation Nantes Université27 juin 2022
- 1346 vues, 1 ce moisÉlections Nantes Université - 3 questions à Carine Bernault17 décembre 2021
- 71 vues, 1 ce moisLe point sur les élections avec Marc Renner, administrateur provisoire de Nantes Université4 novembre 2021