Nolwenn Mingant - Entre économie et imaginaire : la ville comme lieu de tournage
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Informations sur ce média
Nombre de vues :
29 (ce mois : 1)Date de création :
mars 10, 2016Lien vers la chaîne du média :
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Le développement des nouvelles technologies depuis le milieu des années 1990 a eu pour conséquence de transformer la délocalisation des tournages cinématographiques, une pratique ponctuelle liée à la thématique d’un film, en une pratique systématique liée à des considérations budgétaires. Les équipes de production recherchent désormais le lieu qui leur promettra les conditions les plus favorables. Si pays et régions mettent en place des législations attrayantes, ce phénomène se joue également au niveau de la ville. Les capitales bénéficiant de studios historiques tel Rome (Cinecitta), sont une destination privilégiée. Elles offrent de nombreux avantages techniques (studios modernes, techniciens qualifiés) et logistiques (réseaux de transports, hôtels luxueux), et leur réputation permet de convaincre les acteurs les plus connus de faire le voyage. Mais la compétition est rude pour attirer des tournages qui sont pour les villes une manne économique à la fois à court terme (dépenses des équipes sur place) et à long terme (tourisme). Pour Dicken, c’est un véritable "tournoi des localisations" qui se joue actuellement, chacun tentant d’attirer le plus grand nombre de tournages. Ce tournoi se joue entre villes de différents pays mais également entre villes d’un même pays, telles Londres et Liverpool, ou encore Paris et Saint-Denis. L’importance prise par cette économie des délocalisations entraîne de plus la naissance de villes dont la seule raison d’être est d’attirer les entreprises des médias, telles Dubaï Media City et la zone twofour54 à Abu Dhabi. Villes historiques et villes nouvelles se trouvent donc mises en concurrence, chacune tentant de mettre en avant ses atouts, qu’ils soient historiques ou technologiques. Si la question de la délocalisation des tournages dans les villes du monde entier se pose d’abord en termes économiques, elle implique également une dimension culturelle. Car attirer un tournage, c’est aussi voir sa ville représentée à l’écran. Ainsi, Dubaï accepte le tournage de Mission impossible : Protocole fantôme, accueillant à bras ouverts Tom Cruise, mais refuse celui de la comédie osée Sex and the City 2. L’identité d’une ville, celle que les responsables locaux souhaitent préserver, est bien un facteur d’attractivité, comme Paris et son image de ville-lumière et de ville de l’amour. Cependant, tous les films ne peuvent se passer à Paris ou à Londres et afin de conserver leur place, les villes doivent développer une deuxième compétence : la capacité de se faire passer pour une autre, telle Prague incarnant Londres, ou Toronto New York. Ainsi, si le "tournoi des localisations" a de nombreuses implications économiques, avec le développement d’une concurrence féroce à l’intérieur d’un même pays et la création de centres de production ex-nihilo, il a également des implications culturelles, poussant chaque ville à avancer dans une constante situation de paradoxe, jouant tantôt à montrer tantôt à masquer son identité.
Présentation de l'intervenant
Nolwenn Mingant est maître de conférences en civilisation américaine à l’Université de Nantes. Auteur de l’ouvrage Hollywood à la conquête du monde : Marchés, stratégies, influences (CNRS Editions, 2010) et co-directrice de l’ouvrage Film Marketing into the 21st Century (BFI, octobre 2015), elle anime l’association CinEcoSa (Cinéma, Economie et Sociétés anglophones, cinecosa.com) et le projet de recherche Cinéma MENA sur les industries cinématographiques du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord (http://cinemamena.hypotheses.org/). Elle est chercheur associée à l’IRCAV (Université Sorbonne nouvelle-Paris 3). Elle écrit actuellement un ouvrage sur la présence du cinéma américain en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
Présentation du colloque "Mythologies urbaines et migrations"
La ville génère un ensemble de mythes artistiques et littéraires issus de son histoire et de son quotidien, de légendes et de récits oraux mêlant réalité et fiction. Création propre à l’homme, la ville se présente comme une construction réelle et imaginaire, à travers laquelle une communauté recherche sa cohésion et ses possibilités créatrices (correspondances, récits de vie, poésie, théâtre, cinéma…). Organisé par le Centre de Recherche sur les Identités Nationales et l’Interculturalité (CRINI), le colloque sur "Mythologies urbaines et migrations" s’inscrit dans le cadre d’une réflexion sur les migrations portant à la fois sur l’interculturalité - en s’attachant à la rencontre et à la reconnaissance de cultures plurielles-, et sur la transculturalité - en privilégiant l’échange et la création entre ces cultures-, dans une dynamique créatrice cherchant à dépasser les barrières culturelles, tout en questionnant l’histoire des représentations urbaines.
Ce colloque s'inscrit dans la continuité de journées d’étude préparatoires dans le cadre des partenariats locaux et internationaux du CRINI :
- Journée d'Etude "La Ville : pouvoirs, marges, exils"
- Journée d'Etude "Entre histoire et littérature, migrations et mythes urbains" à l'Université de Puebla, Mexique
- Séminaire "Les Villes littéraires : Alberto Ruy Sánchez et Mogador, l’inaccessible"
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