Atinati Mamatsashvili - D'une ville à l'autre ; l'expérience exilique des écrivains géorgiens pendant la deuxième guerre mondiale
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Informations sur ce média
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4 (ce mois : 2)Date de création :
mars 10, 2016Lien vers la chaîne du média :
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"Elle ne considérait pas la ville comme protectrice des hommes" (Inasari, L'Ombre d'une vérité, publié à Paris en 1936) – c'est la conception qui régit le roman antisoviétique de l'écrivain géorgien, Indo Inasari, exilé à Paris en 1929, ayant fui, comme beaucoup de ses contemporains, le régime communiste. Les images des camps qui intègrent son roman, redondent souvent avec celles évoquées par Varlam Chalamov, presque trois décennies plus tard. Cette communication vise à se focaliser sur l'expérience exilique des écrivains géorgiens qui ont émigré en France dans les années 1930 et chez qui l’événement de l'exil se fixe en opposition antagoniste – Paris/Tbilissi et englobe l'expérience des deux régimes – communiste et nazi. Dans le premier temps nous allons considérer la représentation de la ville (en l'occurrence Paris), telle qu'elle apparaît sous la plume des écrivains dont l'exil est directement relié au politique, notamment au régime totalitaire communiste ; en deuxième temps nous allons analyser dans quelle mesure la ville natale prend une forme d'obsession dans la création artistique. Et finalement, nous allons nous interroger sur l'implication dans les événements historiques (fascisme, montée de l'antisémitisme) de ces écrivains qui ont fui un régime totalitaire et se sont retrouvés face à la menace du fascisme. Georges Kipiani, un autre écrivain géorgien émigré à Paris la même année que Inasari (1929), perçoit cette ville comme étrangère qui ne peut l'accepter à part entière (même s'il souligne à plusieurs reprises sa reconnaissance à la terre d'asile), alors que lui-même se considère comme un "cadavre étranger". D'autre part cet espace urbain est doublé par les images des poètes symbolistes, seuls "visages" où l'identification devient possible: si la ville demeure étrangère, c'est à Baudelaire que s'assimile le poète qui chemine les rues parisiennes. Un autre référent de Paris qui donne accès à l'identification et non à l'aliénation, est souvent le clochard. Cet "inconnu", cet "exclus" de la société qui pourtant habite la ville et en fait partie intégrante, s'encre souvent d'une part dans le destin de l'exilé et d'autre part dans le destin auquel est voué l'homme en général projeté dans le tourbillon de l'Histoire. C'est le monde entier et non seulement la ville qui devient "une tente froide", où aucun repère solide ne subsiste plus. Alors que la capitale de la patrie (Tbilissi), délaissée par l'exilé, reste "une ville de torture" et englobe le destin du pays entier. Chez D'Atreiany, la poésie qu'il compose en exil, embrasse le politique, la crise mondiale et dévoile les choix moraux et éthiques auxquels sont confrontés les divers pays à la veille de la Deuxième Guerre mondiale. Partagée entre le règne du fascisme et du racisme, c'est l'humanité entière qui semble être engagée.
Présentation de l'intervenant
Atinati Mamatsashvili - Université Paris-Sorbonne (Paris, France) et Université d'État Ilia (Tbilissi, Géorgie) est Professeure associée de littérature comparée à l’Université d’État Ilia. Elle est actuellement chercheuse invitée à l'Université Paris-Sorbonne (2015-2017) dans le cadre du programme Horizon 2020 (EU Research and Innovation programme). En 2012 – 2014 elle a été chercheuse à l’Université de Namur, en Belgique. Mamatsashvili a soutenu sa thèse de doctorat en 2006 (Aix-Marseille université, Aix-en-Provence, France). Elle est auteure de l’ouvrage Une couleur dans mes deux vies (2003) et Le dos. La couleur. Vers le dessin (2003) et a préparé (avec Anke Bosse) l’ouvrage collectif Littérature et Totalitarisme I : écrire pour témoigner (Presses Universitaires de Namur, 2014). Elle est en train de préparer, toujours en collaboration avec Anke Bosse, Littérature et Totalitarisme II : Vers une conceptualisation du phénomène (Presses Universitaires de Namur, à paraître).
Présentation du colloque "Mythologies urbaines et migrations"
La ville génère un ensemble de mythes artistiques et littéraires issus de son histoire et de son quotidien, de légendes et de récits oraux mêlant réalité et fiction. Création propre à l’homme, la ville se présente comme une construction réelle et imaginaire, à travers laquelle une communauté recherche sa cohésion et ses possibilités créatrices (correspondances, récits de vie, poésie, théâtre, cinéma…). Organisé par le Centre de Recherche sur les Identités Nationales et l’Interculturalité (CRINI), le colloque sur "Mythologies urbaines et migrations" s’inscrit dans le cadre d’une réflexion sur les migrations portant à la fois sur l’interculturalité - en s’attachant à la rencontre et à la reconnaissance de cultures plurielles-, et sur la transculturalité - en privilégiant l’échange et la création entre ces cultures-, dans une dynamique créatrice cherchant à dépasser les barrières culturelles, tout en questionnant l’histoire des représentations urbaines.
Ce colloque s'inscrit dans la continuité de journées d’étude préparatoires dans le cadre des partenariats locaux et internationaux du CRINI :
- Journée d'Etude "La Ville : pouvoirs, marges, exils"
- Journée d'Etude "Entre histoire et littérature, migrations et mythes urbains" à l'Université de Puebla, Mexique
- Séminaire "Les Villes littéraires : Alberto Ruy Sánchez et Mogador, l’inaccessible"
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