Armelle Girinon - Entre émerveillement et répulsion, la ville de Constantinople dans les récits religieux italiens (1843-1913)
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Informations sur ce média
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1Date de création :
mars 10, 2016Lien vers la chaîne du média :
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Dès la deuxième moitié du XIXe siècle, les pèlerinages italiens faisant escale à Constantinople se multiplient de manière exponentielle et participent à la forte attractivité de la ville. Mes recherches, qui utilisent comme premiers matériaux les récits nés d’expériences viatiques, visent à analyser les procédés des représentations italiennes de la ville de Constantinople / Istanbul aux XIXe et XXe siècles. Pour ce faire, j’analyse les différentes étapes du processus de construction des représentations de Constantinople : des perceptions préalables – idées construites a priori sur la base de lectures, de discours collectifs – qui témoignent des enjeux idéologiques liés à cette ville, au voyage en lui-même – interculturalité qui naît de l’interaction ville / voyageur – aux choix descriptifs susceptibles, à leur tour, d’influencer la perception collective de la ville. La place que les religieux italiens confèrent à Constantinople dans leurs récits mérite que l’on accorde une attention toute particulière à ce corpus. Leur manière de concevoir cette ville-phare de l’Orient est largement influencée par une approche idéologique préconstruite qui stigmatise les Turcs, les juifs et les chrétiens d’Orient. Les pratiques religieuses et les coutumes des musulmans, des schismatiques et des juifs de la ville sont fortement décriées. Ce regard dépréciatif que nos auteurs posent sur les hommes qu’ils observent est souvent projeté sur leur environnement urbain. Leur foi et leurs convictions conditionnent donc directement la manière qu’ils ont de voir et de représenter l’espace urbain. Le mépris n’est cependant pas une constante de ces textes puisque les descriptions élogieuses de Constantinople et de ses habitants ponctuent les récits de pèlerinage. Constantinople est dépeinte tantôt comme la ville reine du Levant, comme une ville réceptacle de mythes littéraires dithyrambiques, tantôt comme un lieu de barbarie, souillé par le vice irréductible de ses habitants. Armelle Girinon interroge donc la mouvance critique qui caractérise leurs récits : quelle est cette ville que les religieux italiens abhorrent ? Est-ce la même ville dont ils louent la beauté sans pareille ? Sont-ils face à une ville oxymorique ? Quelle est l’origine des antithèses et des contradictions qui structurent les récits de leurs séjours à Constantinople ? Telles sont les questions auxquelles Armelle Girinon répond en m’appuyant sur une analyse comparée des récits et des cartes de Constantinople du XIXe siècle. Elle dresse avant tout une typologie des appréciations contradictoires qui apparaissent dans les textes et analyse les modalités formelles qu’ont choisies les auteurs pour les traduire. Cette première étape aboutira à une interprétation de l’imbroglio descriptif représentant Constantinople chez ces auteurs. Il s’agira enfin de questionner l’origine de cette mouvance critique et les répercussions de l’ambivalence descriptive du corpus sur le reste des représentations italiennes de la "Rome d’Orient".
Présentation de l'intervenant
Armelle Girinon est agrégée en Italien. Elle a obtenu un M2 Recherche en Études Italiennes à l’Université Jean Moulin, Lyon III et un M2 Recherche en Lettres Modernes, Littérature comparée à l’École Normale Supérieure de Lyon. Elle est actuellement doctorante contractuelle à l’Université Aix-Marseille où elle enseigne. Elle travaille, sous la direction de Messieurs Claudio Milanesi et Gérard Groc, à l’élaboration d’une thèse de doctorat sur les représentations de la ville de Constantinople / Istanbul dans les récits des voyageurs et résidents italiens du XIXe siècle et du début du XXe siècle.
Présentation du colloque "Mythologies urbaines et migrations"
La ville génère un ensemble de mythes artistiques et littéraires issus de son histoire et de son quotidien, de légendes et de récits oraux mêlant réalité et fiction. Création propre à l’homme, la ville se présente comme une construction réelle et imaginaire, à travers laquelle une communauté recherche sa cohésion et ses possibilités créatrices (correspondances, récits de vie, poésie, théâtre, cinéma…). Organisé par le Centre de Recherche sur les Identités Nationales et l’Interculturalité (CRINI), le colloque sur "Mythologies urbaines et migrations" s’inscrit dans le cadre d’une réflexion sur les migrations portant à la fois sur l’interculturalité - en s’attachant à la rencontre et à la reconnaissance de cultures plurielles-, et sur la transculturalité - en privilégiant l’échange et la création entre ces cultures-, dans une dynamique créatrice cherchant à dépasser les barrières culturelles, tout en questionnant l’histoire des représentations urbaines.
Ce colloque s'inscrit dans la continuité de journées d’étude préparatoires dans le cadre des partenariats locaux et internationaux du CRINI :
- Journée d'Etude "La Ville : pouvoirs, marges, exils"
- Journée d'Etude "Entre histoire et littérature, migrations et mythes urbains" à l'Université de Puebla, Mexique
- Séminaire "Les Villes littéraires : Alberto Ruy Sánchez et Mogador, l’inaccessible"
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