Xavier Michel - Une introduction aux enjeux du management de la relation performance productive, sécurité et santé et qualité de vie... au travail
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Informations sur ce média
Nombre de vues :
4 (ce mois : 1)Date de création :
mars 26, 2015Lien vers la chaîne du média :
Colloque GRISSE - Gestion des risquesDescription
Selon certains indicateurs économiques, les salariés français seraient parmi les plus productifs du monde au regard de pays comparables (source OCDE 2012). Plusieurs hypothèses sont avancées : la peur du chômage stimulerait l'engagement des travailleurs, les 35 heures encourageraient la productivité des entreprises. Nous constatons que les industriels se battent "becs et ongles" pour se maintenir dans la compétition mondiale. Les activités pérennes en France se situent dans les secteurs industriels de haute technicité à haut niveau de compétences dont la modernisation de l'outil de production (automatisation et organisation) a permis de gagner 30, 40 voire 50% de productivité, sur des périodes relativement courtes. Les entreprises du secteur agroalimentaire soumises à une rude concurrence internationale et à la pression de la grande distribution se concentrent pour rester dans la course. Par exemple, la filiale française de la viande dénonçait la concurrence déloyale exercée par les abattoirs de porcs allemands en 2011, en raison de l’absence de salaire minimum. L'Homme (homo faber) cherche à optimiser ses techniques (chasse, pêche, culture) et ses savoir faire en qualité, en quantité, en "facilité". Il cherche à innover et à donner du sens à ce qu'il fait. Ces exigences de technicité, de progression, de développement, d'expansion donnent de la saveur au travail, en augmentent la valeur. Mais les progrès de la modernisation peuvent aussi avoir un revers de médaille, la pénibilité du travail. Les dirigeants en sont conscients mais leur préoccupation est de dégager des marges afin de maintenir leur production. De fait, pour se poser la question de la santé au travail il faut qu'il y ait avant tout... du travail. L'économiste Adam Smith, précurseur de la division du travail, a été le premier à s'inquiéter du "morcellement" du travail renvoyant l'artisan et son métier à l'état d'ouvrier exécutant une tâche. C'est le sens du travail qui est touché. Le travail perd de sa saveur dans les tâches répétitives et dans la réduction des marges de manœuvre (latitude, créativité...). Quelle identité professionnelle se forger lorsque la nomenclature du ministère du travail utilise la codification "non qualifié" pour catégoriser les personnes exerçant une activité ne nécessitant pas de diplôme particulier ? Les bouleversements des organisations "modernes" impactent la valorisation des compétences de nombreuses catégories socio-professionnelles et par conséquence leur employabilité sur un marché du travail déjà tendu . La technologie et l'amélioration des conditions de travail ont sensiblement réduit les pénibilités physique du travail. Nombre d’études montrent que les accidents depuis l’après-guerre ont considérablement diminué. Néanmoins, les statistiques montrent une évolution croissante des maladies professionnelles. Cette augmentation est en partie due à l’évolution du droit encadrant de plus près les maladies professionnelles. Mais au delà des causes physique et en étudiant de près les causes de l'absentéisme dans les ateliers, on ne peut que relever l'importance des facteurs psychosociaux dans leur contribution à la dégradation de la santé. L'INRS estime que près de 50% des arrêts de travail sont liés à des facteurs psychosociaux.
Santé et sécurité au travail
Le droit du travail est un domaine dans lequel la France "excelle" aux titres "glorieux" de son modèle social et "moins glorieux" de la complexité de ce droit. La tendance à tout régler par des textes de droit répond à une logique de "chapelles" et "d'affrontements" bien française, ou la notion de responsabilité est avant tout juridique . Les injonctions réglementaires se multiplient : seniors, égalité hommes femmes, pénibilité, risques psychosociaux, qualité de vie au travail..., le document unique, les demandes d'autorisation de travail des jeunes.... Ces réglementations sont-elles digestes et efficaces ? A-t-on les moyens de les appliquer ? Ne donnent-elles pas lieu à des formes de bureaucratisation et de sanctuarisation de l'objet "social" en opposition à l'objet "économique" ? On peut se demander si au contraire le développement technico-économique n'aurait pas atteint ses limites et ne devrait pas se tourner vers les champs du social (dialogue social, ressources humaines...) pour progresser ? Ne peut-on penser que valoriser les collaborateurs, mobiliser les intelligences, permettre aux collaborateurs de s'exprimer au mieux, tirer vers le haut ceux qui sont le plus en difficultés sont autant de manière d'améliorer la productivité ?
Qualité de vie au travail
Peut-on prétendre avancer vers une qualité de vie au travail sans traiter des risques psychosociaux et de la pénibilité? La terminologie "qualité de vie" apparaît comme réjouissante et valorisante mais la conception anglo-saxonne du "well being at work" a ses limites. Elle apparaît bien souvent comme une injonction à "être bien". Mais le bonheur au travail ne s'applique pas par décret même (et surtout) en France. A l'opposé d'autres discours portent le côté négatif des effets du travail. Ne faut-il pas laisser à tout un chacun le soin de décider par lui-même s'il est bien ou non dans son travail ? C’est à l'entreprise de lui en donner les moyens dans la mesure du possible. L'article (im)pertinent de Christian Morel dénonçait la conception "magique" du discours dans nombre d'entreprises qui "consiste à croire que ce discours va automatiquement déclencher la cascade d'actions et de réactions qu'il prévoit". Les injonctions du management "socialement responsable", sont trop souvent restées à l'état de discours et sont peu traduites dans des actions concrètes par des organisations publiques comme privées de plus en plus gigantesques (concentration, internationalisation...). Les directions peuvent vite se trouver déconnectées et ce à double titre. D'une part, par leur méconnaissance de ce que vive leurs collaborateurs et, d'autre part, par des prescriptions mal adaptées visant plus au contrôle qu'à permettre l'expression des énergies et des intelligences sur le terrain.
Comment faire évoluer la société française et le management pour que la santé et la sécurité au travail soit partie prenante dans les perspectives d'amélioration et de progrès des entreprises? Dans le contexte actuel, l'enjeu est bien de penser conjointement performance productive et qualité de vie au travail.
Présentation de l'intervenant
Xavier Michel est chargé de mission pour le master Gestion des risques santé/sécurité, environnement (GRiSSE), ancien professeur de l’Université de Nantes, dirigeant de la société Resecum spécialisée dans les facteurs organisationnels et humains du management des risques.
Colloque "Performance productive, sécurité, qualité de vie... au travail : Faut-il choisir ?"
Le master Gestion des risques santé/sécurité, environnement (GRiSSE) organisait le 13 mars 2015 la 4e édition de son colloque dédié à la gestion des risques. Cette année, le colloque avait pour thème : "Performance productive, sécurité, qualité de vie... au travail : Faut-il choisir ?" La journée s'organisait autour de 6 conférences pour illustrer la complexité de l'équilibre entre performance, sécurité et qualité de vie au travail, au travers du regard de différents acteurs.
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